De la rationalité à la perspective wadienne d’une Afrique debout (Par Dr Malick Dieng)

L’Afrique est le dernier continent à développer. Si donc ce foyer s’allume à son tour et s’intensifie, entretenu par son important potentiel de matières premières et d’énergie, à long terme la science suivra. Toute la question est de préparer dès maintenant les structures et les hommes pour l’accueillir, l’acclimater la domestiquer et la mettre au service de notre développement. C’est pour cette raison que dans sa double planification, le Professeur Abdoulaye Wade préconise l’articulation des plans régionaux avec un plan au sommet qui couvre la totalité de l’espace économique. Il démontre l’idée selon laquelle, le développement optimal d’une économie passe par « des options structurelles » de la même façon que la solidité d’un édifice dépend des fondations de l’armature. Ainsi, l’Afrique doit opter, avant tout pour l’édification d’un vaste système d’infrastructures continentales. Cette thèse, exposée dans « Un Destin pour l’Afrique », a érodé toutes les conceptions classiques d’obédience étrangère. Son originalité repose sur un postulat qui transcende les clivages et prône la convergence des pluralités. De ce fait, il peut être considérer comme le précurseur de l’intelligence territoriale en Afrique. Cette cohérente de développement entérinera le passage de la décentralisation à la provincialisation.
En effet, chaque fois que l’Afrique sous la poussée de ses cadres techniques préparait un programme de solutions aux crises, qui généralement touchait les conditions structurelles du modèle d’accumulation, les bailleurs de fonds, le FMI et la Banque Mondiale en tête ont eu à proposer des contres solutions. C’est dans ce sillage qu’il faut comprendre le torpillage du plan de Lagos de 1980 par le rapport Berg de 1981. L’abandon de la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture en Abondance (GOANA) par le pouvoir actuel pour la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la nutrition (NASAN) des pays Du Nord prouve à suffisance que notre développement est toujours freiné par les désidératas et les croques en jambes des élites occidentales.